Les 7 questions de la semaine – Interview n°18 (B. JESOP) – AMHG – Association des Managers Hospitaliers de Guadeloupe

Chaque semaine l’AMHG vous invite à faire connaissance avec un manager hospitalier du secteur public ou privé de l’archipel guadeloupéen.

Aujourd’hui nous allons à la rencontre de,

Barnabé JESOP – Cadre de santé

Centre Hospitalier de la Basse-Terre (CHBT)

AMHG : 1 – Pouvez-vous présenter votre établissement ?

Le CHBT est un établissement MCO situé à Basse-Terre. C’est le principal établissement d’hospitalisation publique de la région sud Basse-Terre. Il assure la prise en charge des patients de l’archipel qui apprécient la taille humaine de ses infrastructures et l’engagement de ses personnels.

AMHG : 2 – Le service que vous managez ?

Actuellement, j’encadre le service d’imagerie médicale et le service de réanimation adulte. Ce sont des services de petite taille, qui exigent beaucoup de vigilance et de la polyvalence, dans la mesure où la petite taille de l’établissement limite les moyens humains et matériels disponibles.

AMHG : 3 – Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis manipulateur d’électroradiologie médicale, depuis juin 1982.

J’exerce sur l’hôpital de Basse-Terre depuis juillet 1983, après un bref parcours de professionnalisation au Centre Hospitalier René DUBOS de Pontoise, dans le Val-d’Oise.

En 2010, je me suis engagé comme faisant-fonction de cadre de santé du service d’imagerie du CHBT.

En 2011-2012, j’ai réalisé ma formation de cadre de santé à l’IFCS Xavier ARNOZAN, à Bordeaux.

Diplômé en juin 2012, j’ai continué mon parcours par l’encadrement du service d’imagerie médicale, où j’ai dû accompagner le service dans ses mutations technologiques, et en particulier la numérisation des activités.

Depuis mai 2016, j’encadre aussi le service de réanimation adulte. Ce qui me permet d’exercer sur une autre typologie d’organisation.

AMHG : 4 – Comment collaborez-vous avec les agents ?

Pour collaborer avec les agents, j’exploite tous les leviers qui permettent d’atteindre la réalisation des missions présentes de chaque service, en particulier, l’écoute et la communication.

Je pratique un management qui se veut durable en donnant du sens aux contributions de chacun, participatif quand c’est possible, tout en sachant être directif quand c’est indispensable (ou quand il n’y a pas sujet à discuter), parce que, pour moi, les actes comptent plus que les discours.

C’est important de promouvoir l’engagement des acteurs, de le vivre et de construire ensemble. Il est important de coupler à cette volonté la pratique d’une démarche qualité articulée autour du paradigme de production de la qualité à la source…

AMHG : 5 – A travers vos différentes expériences professionnelles comment jugez-vous le management d’aujourd’hui ?

Notre fonction de management est essentielle à la pérennisation des soins, en particulier dans notre environnement d’exercice en Guadeloupe, où nos managers doivent assurer avec engagement toutes les mutations qui se présentent.

Les champs d’action des managers s’élargissent, avec des enjeux et des activités qui dépassent le périmètre de chaque établissement d’exercice, pour optimiser les soins, promouvoir les prises en charges pluridisciplinaires et développer la médecine numérique.

L’exercice de ce très beau métier, même s’il est mal reconnu et peu valorisé, est plus que jamais déterminant pour l’efficience de nos organisations sanitaires.

AMHG : 6 – Nous sommes au tout début de l’année 2021, comment l’appréhendez-vous ?

J’aborde l’année 2021 dans la continuité, avec engagement parce que nos organisations doivent résolument faire face à toutes les difficultés qui se présentent. Nous devons continuer à faire progresser nos organisations, en dépit de la crise sanitaire qui a eu beaucoup d’impacts négatifs sur l’évolution de nos activités.

Même si l’horizon tarde à s’éclaircir, nous devons continuer à servir, à porter nos contributions, tout en restant attentifs à tirer les enseignements de cette crise. Cette pandémie doit nous inciter à perfectionner nos organisations, nos modalités de prise en charge et l’architecture de nos structures de soins, pour une meilleure prise en compte de ce type de risque à l’avenir.

AMHG : 7 – Quel message souhaitez-vous faire passer aux différents managers hospitaliers ?

J’ai envie de dire à mes collègues managers hospitaliers que nous devons continuer à nous engager avec détermination au service du patient, du collectif au travail, et au service de nos institutions de soins. Nous devons favoriser l’émergence de l’innovation en soin, la production de la qualité à la source, et la promotion de nouveaux modèles d’exercice plus efficients pour les prises en charge pluridisciplinaires.

Mais je reste persuadé qu’ils en sont tous conscients.

Les petites confidences :

Livre(s) : Tout ce qui est documentaire technique…
Sport : J’aime marcher…
Loisirs : Surtout du bricolage, beaucoup de bricolage. J’affectionne particulièrement le travail du bois, mais je m’intéresse à tout, et je suis plutôt bien équipé en outillage.
Musique : Mes gouts musicaux sont éclectiques : le patrimoine musical de l’humanité est considérable. J’écoute, pourvu que les textes soient écoutables et dans le respect de l’humain.
Personnalité préférée : Je n’ai pas de personnalité préférée. Nous portons tous des qualités et des défauts : J’apprécie les qualités de l’autre et essaye d’oublier ce qui peut me paraitre être un défaut.
Plat préféré : Les plats locaux, mais c’est difficile de choisir : Il y a tellement de bonnes choses qui poussent autour de nous. Disons, migan a fwiyapen.
Coup de cœur : La sculpture sur bois, en particulier les ébénisteries de la période art nouveau.
Dicton ou proverbe : « Pa konnèt mové, rasin a-y sé on pwazon ! » ou « Pa konnèt mové, kè a-y anmè ! » (L’ignorance est mauvaise, sa racine a un goût amer)