Depuis 2020, l’AMHG vous invite à faire connaissance avec un cadre/manager hospitalier du secteur public ou privé de l’archipel guadeloupéen.
Aujourd’hui nous allons à la rencontre de,
Ida JHIGAI
Directrice Générale
Établissement Public de Santé Mentale de la Guadeloupe
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1 – AMHG : … tout d’abord félicitations pour votre nomination en tant que directrice générale de l’EPSM de la Guadeloupe. C’est un nouveau challenge professionnel, comment appréhendez-vous cette novelle fonction et les prochaines semaines ?
Je vous remercie. J’aborde mes nouvelles fonctions avec beaucoup de sérénité. Je consacrerai les prochaines semaines à faire la connaissance des structures et des équipes afin de tenter d’appréhender la réalité de l’EPSM.
2 – AMHG : … vous arrivez dans cet établissement avec une belle expérience à votre actif. Pouvez-vous nous retracer votre parcours ?
J’ai démarré ma carrière hospitalière en 2004, au Centre Hospitalier de Montéran, en Guadeloupe, en tant qu’ingénieur en organisation. Après quatre années passionnantes, sur les conseils du directeur de l’établissement (C. CELESTE) et de la directrice des finances (C. BOURGEOIS), j’ai décidé de préparer les concours de direction. J’ai été admise au concours D3S (major).
En janvier 2012, j’ai été nommée directrice adjointe au Centre Hospitalier de Basse-Terre avec comme portefeuille les finances, le contrôle de gestion, le biomédical et les achats. Bien que cette expérience ait été marquée par la mise sous administration provisoire de l’établissement pendant 6 mois, elle s’est avérée très enrichissante sur le plan professionnel.
En 2016, j’ai intégré le CHU de Guadeloupe (CHUG) en tant que directrice des finances et du contrôle de gestion. Les crises provoquées par les ouragans IRMA et MARIA, puis l’Incendie de 2017 sont venues ponctuées quatre années de travail intense !
En 2020, sur les conseils du directeur général du CHUG, j’ai quitté ma zone de confort et j’ai rejoint le Groupement Hospitalier du Territoire (GHT) de Guadeloupe balbutiant pour créer « la fonction achats mutualisés » (FAM) soit la centralisation des achats des 7 établissements membres du GHT. Ces 3 années ont été marquées par la crise sanitaire et la crise sociale qui ont exacerbé la résistance au changement au moment où il aurait fallu être proche des établissements membres pour accompagner la mutualisation des achats. Pour autant, ce fut une réussite puisque 3 ans après, la FAM gère près de 195 millions d’euros d’achats.
3 – AMHG : Pensez-vous qu’il y a une (grande) différence entre diriger un établissement de santé mentale et un du secteur sanitaire par exemple ?
Bien que la santé mentale fasse partie du champ sanitaire même si elle ne relève pas du MCO et n’est pas soumise à la T2A, je ne suis pas en mesure de répondre à cette question n’ayant jamais dirigé d’établissement public de santé. Il s’agit de mon premier poste de directrice.
4 – AMHG : Quels sont vos concepts managériaux ? Comment imaginez-vous le management de demain ? D’ailleurs est-il différent de celui d’aujourd’hui ?
Mes concepts managériaux sont très simples : avoir un objectif clairement énoncé, faire preuve de respect, de transparence, d’équité, de bienveillance et être à l’écoute. Le management n’est pas une science exacte. C’est le résultat d’une alchimie entre savoir – faire et savoir – être pour permettre à une entité d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. En conséquence, le management est forcément polymorphe et adaptable à la structure, aux objectifs, aux forces vives.
5 – AMHG : Quels souvenirs gardez-vous de votre formation à l’EHESP (Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique) ?
Un souvenir ému car ce fut une période heureuse où nous pouvions passer nos journées à débattre de concepts divers et variés entre pairs. Ce fut l’occasion de nouer des liens d’amitié très forts et de constituer un réseau professionnel.
6 – AMHG : Vous avez récemment assisté aux Journées Annuelles des Managers Hospitaliers de Guadeloupe (JAMHG), quels enseignements tirez-vous de ces tables-rondes ?
Après les crises sanitaire et sociale, ces journées sont apparues comme une brise venue nous rafraîchir et nous rebooster. Si je devais tirer un enseignement unique c’est la pluralité des points de vue sur le management ; ce qui permet de comprendre qu’il n’existe pas une méthode et un manageur type mais une palette de possibilités qui doivent tenir compte des facteurs en présence. En revanche, le manageur doit être guidé par un souci d’éthique et de bienveillance qu’elles que soient les méthodes utilisées.
7 – AMHG : Quelques conseils pour les cadres/managers ?
Toujours être respectueux des autres afin de ne jamais faire à autrui ce que nous ne tolérerions pas pour nous.
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Les petites confidences
Livre(s) : Je suis une dévoreuse de romans policiers historiques et d’essais
Sport(s) : la marche à pied, le footing et le yoga
Loisirs : danse, cinéma, voyage et buller à la plage
Musique : gwo ka, zouk (Kassav’), jazz et pop
Plat préféré : le colombo de poisson
Personnalité préférée : Mon cœur balance entre le Mahatma et Madiba
Dicton ou Proverbe : Ne pas faire à autrui ce que vous ne voulez pas qu’on vous fasse.
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AMHG remercie chaleureusement madame Ida JHIGAI pour sa contribution.
Parution : 8 janvier 2023
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Aujourd’hui nous publions la 64ème interview, *nouvelle formule, 2 fois par mois.
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