
Depuis 2020, l’AMHG vous invite à faire connaissance avec un cadre/manager hospitalier du secteur public ou privé de l’archipel guadeloupéen.
Aujourd’hui nous allons à la rencontre de,
Raphaël ESSERS
Cadre socio-éducatif
Maison des adolescents de Guadeloupe et des îles du nord (EPSM de la Guadeloupe)

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1 – AMHG : Pouvez-vous nous présenter votre service ?
La Maison des Adolescents (MDA) est un lieu d’accueil unique en son genre, dédié aux jeunes de 11 à 25 ans, à leurs familles et aux professionnels qui les accompagnent. Sa mission ? Accueillir, écouter, prévenir, promouvoir la santé, accompagner et prendre en charge de manière pluridisciplinaire et souvent de façon ponctuelle.
Ce qui fait la force de la MDA, c’est son accès libre et inconditionnel : tout jeune peut venir de sa propre initiative, sans autorisation parentale, et même dans l’anonymat s’il le souhaite.
Nous avons trois publics cibles :
- Les jeunes
- Leurs familles
- Les professionnels du champ de l’adolescence
La MDA ne se limite pas à l’accompagnement individuel : elle joue un rôle clé dans la coordination des parcours de santé, le soutien aux professionnels, la formation autour des problématiques adolescentes, et l’animation du réseau territorial.
En Guadeloupe, notre MDA est gérée par l’Établissement Public de Santé Mentale de la Guadeloupe (EPSM-G). Compte tenu des réalités géographiques et des contraintes de mobilité, notre dispositif est multisite : nous sommes implantés aux Abymes, au Moule et à Basse-Terre.
Notre équipe est constituée de professionnels de l’EPSM-G (7,3 ETP) et de partenaires mis à disposition (1,3 ETP), ce qui nous permet de croiser les expertises pour mieux répondre à la diversité des situations rencontrées. Ils sont répartis de la manière suivante :
Personnel salarié de l’EPSM-G : 7.3 ETP
- 2 secrétaires chargées d’accueil (2 ETP)
- 2 éducatrices spécialisées (2 ETP)
- 3 psychologues (2 ETP)
- 1 pédopsychiatre, 1 psychiatre (0.3ETP)
- 1 cadre socio-éducatif (1ETP)
Personnel mis à disposition par les partenaires : 1.3 ETP
- 1 éducatrice de la protection judiciaire de la jeunesse (1 ETP)
- 1 assistante de service sociale du CD971 (0.3 ETP)
2 – AMHG : Parlez-nous de votre parcours professionnel ?
Je suis éducateur spécialisé de formation, diplômé en 2005 à l’EPSS (École pratique de service social) de Cergy. Mon parcours est marqué par la richesse des expériences et des territoires : région parisienne, Guyane (dont je suis originaire) et Guadeloupe.
J’ai exercé dans des contextes très variés : protection de l’enfance (prévention spécialisée, MECS, foyers d’accueil d’urgence), secteur des addictions (centre thérapeutique résidentiel), insertion (veille sociale/SAMU social) et handicap (IME, MAS). Ces expériences m’ont permis de développer une approche plurielle et ajustée des publics vulnérables.
Animé par l’envie de prendre des responsabilités et de contribuer à la dynamique des équipes, je me suis formé au CAFERUIS (certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et responsable d’unité d’intervention sociale) à l’URASS-IFMES en Martinique. Depuis avril 2021, j’occupe avec enthousiasme et passion mon premier poste de cadre intermédiaire en tant que cadre socio-éducatif à la MDAGIN.
Ce poste me permet de mettre en synergie l’ensemble de mes acquis. Il m’a aussi ouvert à de nouvelles dimensions professionnelles : pilotage de projets, management, travail en réseau, expertise technique… Autant de facettes que je découvre et que je cultive avec passion.
3 – AMHG : Comment collaborez-vous avec vos collègues et vos équipes ?
Je place l’écoute au cœur de mon management. Prendre le temps d’échanger avec chaque membre de l’équipe, c’est reconnaître la personne derrière le professionnel, ses forces, ses défis, ses singularités.
Ma responsabilité est de garantir un cadre de travail sécurisant, stimulant et respectueux pour chacun. Un professionnel serein, c’est un professionnel pleinement disponible pour les jeunes que nous accompagnons.
Je crois à un management incarné, proche du terrain. Il ne s’agit pas de diriger à distance, mais de soutenir, d’accompagner, de faire équipe.
4 – AMHG : Comment pouvez-vous décrire le ou les modèle(s) managérial(aux) sur lequel/lesquels vous vous appuyez dans votre structure ?
Je m’appuie sur un management dit “situationnel” : je m’adapte aux dynamiques de groupe, à la motivation et aux compétences de chacun. Parfois directif, souvent participatif ou délégatif, toujours dans la bienveillance.
J’ai la chance d’encadrer une équipe formidable : engagée, compétente, créative. C’est elle qui rend mon rôle de manager si fluide et enrichissant. Les différents membres méritent d’être mis à l’honneur, car malgré les difficultés du contexte, ils gardent la même direction : celle de l’engagement auprès de la jeunesse.
Mon style de management est donc le reflet de cette équipe : impliquée et digne de confiance. Mais avec une autre équipe, mon approche serait sans doute différente. Je m’efforce d’ajuster mon positionnement à la réalité des personnes que j’accompagne en tant que cadre.
5 – AMHG : … et quelle place accordez-vous à la formation professionnelle ?
La formation continue est une nécessité absolue, surtout dans un service comme le nôtre où les problématiques rencontrées sont multiples et parfois complexes : violences intrafamiliales, psychotraumatismes, violences sexuelles, harcèlement, décrochage scolaire, crises suicidaires…
Notre équipe doit rester en veille, pouvoir s’outiller, se former, renforcer ses savoirs. Des formations ont déjà pu être proposées par le passé, mais malheureusement, cette année, aucun agent n’a pu en bénéficier. C’est un axe que je souhaite fortement redynamiser.
6 – AMHG : Collaborez-vous avec d’autres cadres du territoire ? À quelle occasion ?
Absolument ! Le développement de la MDAGIN sur les différents territoires (Abymes, Basse-Terre, Pointe-Noire, Le Moule, Saint-Martin, Saint-Barthélemy) n’aurait jamais été possible sans une solide dynamique partenariale.
Depuis quatre ans, j’ai tissé des liens avec de nombreux cadres et directions : collectivités, services de l’État, établissements publics, associations. C’est dans cette diversité que se construit la pertinence de notre action.
La MDA n’a de sens que si elle travaille en réseau. Mon rôle, c’est aussi de créer ces ponts, d’animer ces synergies, de favoriser une intelligence collective territoriale.
7 – AMHG : Quelques conseils et/ou souhaits pour les cadres/managers de santé ? Et pour ceux/celles qui souhaitent se lancer dans cette fonction ?
Notre cœur de métier, c’est de soigner. Soigner les corps, les esprits, les relations. En tant que managers du service public, notre seule boussole devrait être le bien-être, la protection, le rétablissement des usagers.
Mais sur le terrain, cette vision peut être mise à l’épreuve. Il faut donc garder le cap, défendre nos convictions avec patience, courage et respect.
Si un jour, nos valeurs personnelles ne résonnent plus avec celles de notre institution, mieux vaut avoir l’humilité de se retirer plutôt que de se trahir.
Mon conseil : restez alignés avec vos valeurs, avec votre éthique. C’est cette cohérence intérieure qui fait la force d’un manager.
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Les petites confidences :
Livre(s) : …comment dire ? J’ai honte… Je ne lis pas
Loisirs : le futsal, la musique, le slam
Musique : « Will you be there » de Michaël JACKSON
Plat préféré : Le magret de canard au poivre vert de ma mère, hummm tété dwèt (à s’en lécher les doigts) !!
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L’AMHG remercie chaleureusement Raphaël ESSERS pour sa contribution.
Parution 14 juin 2025
96ème interview.
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