« Comment faire son Colibri en tant que manager ? »

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Article proposé dans le prolongement de la conférence-débat organisée par l’AMHG au Centre Rémy Nainsouta à Pointe-à-Pitre, le 10 février 2020 sur le thème :

« Comment faire son Colibri en tant que manager ? »

(Faire son colibri, expression empruntée à la légende amérindienne)

Geneviève BRUNO – Directrice des soins (Retraitée)

Qu’elle est donc cette légende ? 

« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part ».

Cette légende amérindienne symbolise, à notre niveau, l’importance de chaque geste, chaque engagement et action que nous prenons pour la cause qui nous importe. Le choix de ce titre, d’une conférence qui touche plus particulièrement des partenaires cadres hospitaliers dans leur pluridisciplinarité, n’est pas anodin. En effet, faire le colibri, c’est faire sa part : un message humble et responsable. L’urgence, clamée par la métaphore dramatique de l’embrasement, nous interpelle chacun de nous et tous, à plus d’un titre, sur les situations, en adéquation avec les exigences qui s’imposent dans la sphère des multiples compétences diverses et variées. Ainsi, nous pouvons aussi nous interroger sur ce que la légende ne dit pas.

Que devient notre colibri ?

On peut imaginer qu’en effet, seul à la tâche, le colibri meurt d’épuisement. Ainsi, quels seraient les présupposés porteurs de sens à la démarche : « je fais ma part ».

A ce stade, la réflexion que je vous livre humblement, porte sur les conditions qui seront réunies pour permettre à chacun de faire son Colibri, « de faire sa part ». Pour rester bien dans le cadre de la métaphore proposée, je n’aborde pas dans mon propos les aspects des compétences techniques et organisationnelles d’une dynamique managériale, mais plutôt la synergie des énergies humaines qui nourrissent et portent chacun à rechercher le « faire sa part » dans un « faire ensemble ».

La première condition relève de la personne en situation. C’est le « être soi ».  Pour étayer ma pensée, je partage avec vous les mots de l’un des premiers coachs en développement personnel, Jim Rohn, entrepreneur américain né en 1930, décédé en 2009.

Dans l’optique d’être soi, Il développe les cinq fondements de l’existence qui pourraient, selon lui, nous le permettre : « la philosophie – (la manière dont nous pensons), l’attitude – (la manière dont nous ressentons les choses), l’activité – (la manière dont nous agissons pour atteindre nos objectifs), le résultat – (comment nous nous situons par rapport à ces objectifs) et enfin la manière de vivre ».

A cette première condition, j’ajoute des principes qu’il est souhaitable de s’appliquer pour atteindre une façon d’être intérieure : « le contrôle des émotions négatives, l’agilité de la pensée, de l’action, la mise en lien de notre intention profonde et notre fonction, le souci de l’autre, le prendre soin de soi. »

Je conclue cette partie, en murmurant combien il est important de « faire sens » à travers l’intelligence collaborative. Dans la pratique, il s’agit souvent de réhabiliter les vertus fondamentales, comme, je cite : la cordialité, la convivialité, l’affabilité, la loyauté, la gratitude et bien d’autres. » Ces vertus qui favorisent notre éveil et contribuent à la réalisation de l’œuvre commune.

La seconde condition, concerne la couleur de l’environnement managérial. Un management inspiré de la reconnaissance de l’Homme comme un autre soi-même, chacun est considéré comme un être humain réfléchi. Une croyance forte s’y dégage, tout individu peut apporter sa pierre à l’édifice. Une vision qui devrait pouvoir nous habiter en toutes circonstances, quand bien même, qu’elle peut nous paraître vaine et le modèle de management qui s’y rattache, idéal, voire utopique.

MANAGER c’est d’abord le manager, c’est la question du soi.  Ne pas se prendre au sérieux (attacher une importance exagérée à sa propre personne), être sérieux (qui accorde de l’importance aux choses, qui prend en considération les choses), avoir de la fantaisie, de l’humour.

Ces dispositions permettent de dédramatiser et donc de gérer des situations souvent difficiles voire compliquées à dénouer ; l’angoisse présente chez les individus retarde la réflexion à la recherche de solutions. Les émotions ont une influence directe sur les perceptions et, bien sûr, sur les opinions. A certains moments, il est important de retrouver de l’espace de respiration, de calmer son cerveau en apaisant l’agitation mentale qu’il produit spontanément. Les émotions sont une ressource pour percevoir des niveaux de complexité qui échappent parfois au raisonnement, mais elles ont aussi la particularité de brouiller le raisonnement quand elles prennent trop de pouvoir. Alors, cultivons la créativité, passons à la pratique de la méditation (entre autres). Ce sont des ressources-clés pour ceux que le stress dévore.  Prendre soin de soi, permet de suivre le rythme des évolutions sans s’étouffer, sans s’embraser.

Cependant, ce qui est remarquable et séduisant, c’est la philosophie suggérée qui accorde une grande place à l’humilité, à l’ouverture d’esprit et à la tolérance.

Pour Conclure, je dirai que : « FAIRE son COLIBRI » est à ce prix-là.

Date de parution, 21 janvier 2021
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