Chaque semaine l’AMHG vous invite à faire connaissance avec un manager hospitalier du secteur public ou privé de l’archipel guadeloupéen.
Aujourd’hui nous allons à la rencontre de,
Robert MÉLANE
Ingénieur Qualité et Gestion des Risques – CHU de la Guadeloupe
AMHG-1 : Pouvez-vous nous présenter votre direction ?
Sa dénomination a changé durant ces 20 dernières années.
Depuis 2017, c’est la « Direction de la Qualité, de la Gestion des Risques, de l’Organisation de la Certification des comptes, de la Radioprotection et de la Physique Médicale ». Cette dénomination un peu longue a été une décision du Directeur Général, Monsieur Pierre THEPOT.
Nos locaux sont situés sur le site de RICOU, avec une entrée qui est en face de celle du Centre Intégré de la Drépanocytose.
Nos missions sont en lien avec notre dénomination. La Direction est composée d’un directeur adjoint et d’une assistante de direction, pour la partie strictement administrative. Concernant la Qualité, la Gestion des Risques et l’organisation, l’équipe comprend : un cadre de santé paramédical, un ingénieur « Qualité et Gestion des Risques », un ingénieur en « Organisation et Méthodes », une technicienne supérieure des hôpitaux en « Organisation et Conduite du Changement ».
Un coordonnateur du Contrôle Interne assure la certification des comptes. La Radioprotection est couverte par deux agents compétents en Radioprotection (PCR) dont un à temps partagé avec la médecine nucléaire. Et enfin, la Physique Médicale est prise en charge par trois physiciens médicaux et un dosimétriste.
C’est une Direction en transversale sur l’ensemble des activités du Centre Hospitalier Universitaire de la Guadeloupe (CHUG).
AMHG-2 : Quel est votre parcours professionnel ?
En 1987, j’obtiens mon Diplôme d’État de Laboratoire d’Analyses Médicales (DELAM) à l’école de laboratoire de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris. Eh oui ! je suis un auxiliaire médical avec un numéro ADELI.
Étant donné que j’étais en report de mon service militaire (afin de terminer mes études), j’ai pu l’effectuer à partir de décembre 1987 en tant que Volontaire Aide Technique (VAT) au Centre de Transfusion Sanguine (CTS) de la Guadeloupe (à l’époque service de l’Institut Pasteur de la Guadeloupe). C’est ainsi que ma carrière de technicien de laboratoire débuta.
Le CTS intègre le CHU en avril 1988, et donc moi également ; mais j’étais un personnel de la DDASS !
A la fin de mon « Vatariat », je deviens personnel du CHU en avril 1989.
De 1989 à 1999, j’exerce en tant que technicien de laboratoire au CTS qui deviendra « Établissement Français du Sang » (EFS).
Dès 1994, le « Guide de Bonne Exécution des Analyses » (GBEA) a imposé aux laboratoires de biologie médicale (LBM) la mise en place d’une réflexion et d’une formalisation des pratiques dans un cadre obligatoire et réglementaire. Par ailleurs, l’EFS avait des inspections de l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Produits de Santé). C’est ainsi que « j’ai pris goût » à la qualité car il fallait avoir une organisation et des pratiques irréprochables ! J’ai contribué au développement de la démarche qualité dans le laboratoire.
Cette période de mon parcours professionnel a été très riche en acquisition de nouvelles compétences et qualifications. C’est ainsi par exemple qu’en novembre 1993 j’effectue un stage d’un mois au Laboratoire Interrégional de Police Scientifique de Toulouse afin d’être qualifié en identification criminelle auprès du tribunal de Pointe-à-Pitre (recherche de groupes sanguins sur des tissus ou des taches de sang). En 1994, J’obtiens mon certificat d’université d’Immunologie et Hématologie », puis de Biotechnologies de l’université de Rennes I.
J’ai eu l’honneur d’effectuer une mission de formation à l’Hôpital de la Dominique à la demande de son gouvernement, également en 1994.
C’est vers la fin de l’année 1999, que je décide de reprendre mes études par la voie de la formation continue. M. Philippe Loir, Directeur Général de l’époque, donne un avis favorable à mon projet d’intégrer l’école d’ingénieurs de l’Université Technologique de Compiègne (UTC).
L’aventure débuta, par le cycle préparatoire à distance d’environ 9 mois et le passage des examens au campus de Fouillole. Ma réussite me permet ainsi d’intégrer le cycle d’ingénieur dans la filière « Génie Biologique », car il faut le dire mon premier objectif était de devenir ingénieur biomédical ; ce que je suis à la base ; mais au cours de ma formation j’ai eu la possibilité de suivre une filière transversale avec en plus des modules Qualité, Management de projet, Cindynique (sciences qui étudient les risques) …
J’obtiens mon diplôme d’ingénieur en septembre 2002, et intègre la Direction de la Qualité et de l’Accréditation(DQA) en novembre de la même année.
Afin d’approfondir mes connaissances en gestion des risques, j’effectue en 2009 la formation intitulée « Risques dans les établissements de santé » à l’École Centrale de Paris, en alternance.
Par ailleurs, j’interviens à l’École d’IADE et à l’IFSI sur l’unité d’enseignement « Qualité et Gestion des Risques ».
AMHG-3 : Quelles sont vos missions actuellement ?
Par quoi commencer ? car elles sont multiples et variées…
En fait, j’exerce une fonction managériale transversale, sous l’autorité du Directeur adjoint, pour mener à bien la politique Qualité – Risques – Sécurité sur l’ensemble des secteurs du CHUG.
Mes missions ont pour but de définir, d’impulser, de promouvoir, de coordonner et garantir la mise en œuvre de la politique qualité et gestion des risques de l’établissement en référence aux :
• Exigences et évolution de la Certification HAS
• Exigences et évolution des textes règlementaires par rapport aux activités de l’établissement
• Exigences et évolution des référentiels nationaux de bonnes pratiques
- Exigences de l’ARS, de l’ASN, du COFRAC …
Ainsi :
- Je contribue à la conception de la politique qualité et gestion des risques
- Je planifie, coordonne et évalue le programme qualité et gestion des risques en relation avec les différents responsables des services
- Je participe à la définition et à la mise en œuvre d’un plan de communication sur la politique et le programme
- Je coordonne les risques « hors soins » de l’établissement au sein du « Comité de Vigilance sur les Risques et la Sécurité des patients, du personnel et des usagers » (CoViRiSe) et je suis membre du « Comité de Revue des Événements Indésirables » (CREI)
- Je contribue à la rédaction et à la mise à jour des plans de secours (plan blanc, plan Orsec cyclone, …)
- J’assure une veille réglementaire et normative dans le domaine de la santé et de la sécurité
- J’assure des actions de sensibilisation et de formation à la qualité et à la gestion des risques et apporte une assistance méthodologique dans les services et en particulier dans ceux ayant une exigence réglementaire (Radiothérapie, laboratoire, recherche,…)
- J’approuve les documents qualité de l’établissement
- …
AMHG-4 : Quelle est votre vision managériale ?
Comme je l’ai dit précédemment, j’exerce une fonction managériale transversale.
Le CHUG, comme tous les hôpitaux d’ailleurs, est organisé en directions, pôles, services porteurs de différentes activités nécessaires à son bon fonctionnement. Ces entités peuvent suivre des objectifs quasi indépendants les uns des autres, voire parfois contradictoires. D’où l’importance par exemple d’une politique « Qualité et Gestion des Risques » qui fixe un objectif commun.
Le management transversal cherche à abolir les frontières entre ces silos en prenant les ressources et savoir-faire des différentes unités et en les réunissant « horizontalement » afin de les coordonner en tant qu’équipe.
« Horizontalement » car ce type de management dépasse les relations hiérarchiques. Il développe le décloisonnement et augmente la réactivité. De plus, il enrichit les connaissances de l’équipe car différents métiers, fonctions sont sollicités pour collaborer.
J’exerce ce type de management car il favorise l’innovation. J’ai vu des équipes qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble créer une nouvelle dynamique, bénéfique pour le CHUG.
AMHG-5 : Pouvez-vous aujourd’hui dresser un bilan sur l’intérêt de la politique de certification des établissements de santé par la HAS ?
Cela fait maintenant 19 ans que j’apporte ma contribution à la coordination de la démarche de certification HAS. Je peux dire qu’elle a un impact positif sur les dynamiques professionnelles. La préparation à cette démarche a permis aux professionnels de santé de se familiariser avec la notion d’évaluation plutôt que la supervision, et d’introduire un programme d’amélioration continue de la qualité. Même si la qualité est bien souvent ressentie comme un dictat, réduite à la mise en œuvre d’une méthodologie, elle est aussi un outil au service du management.
La certification a un réel intérêt car elle améliore la qualité des soins délivrés aux patients dans le sens où elle améliore le respect des bonnes pratiques, en favorisant la formalisation et la réflexion sur les pratiques existantes.
La nouvelle version de la certification HAS appelée : « Certification des établissements de santé pour la qualité des soins » est ancrée dans les pratiques des soignants et centrée sur les résultats de la prise en charge pour le patient. La démarche d’amélioration continue…
AMHG-6 : Comment communiquez-vous avec les cadres/managers de votre établissement ?
Je suis tenté de répondre : Tout simplement et au moment opportun !
Ils sont incontournables ! car au-delà de leur rôle hiérarchique, ils créent et maintiennent une prise de conscience de l’importance de la démarche qualité et la gestion des risques, et j’en suis conscient…
C’est pour cela que je m’attache à pratiquer une écoute active, pour être sûr de répondre à leurs attentes et comprendre leur quotidien afin de développer « une démarche qualité et gestion des risques sur mesure » tout en gardant les objectifs de l’établissement.
AMHG-7 : Quel message souhaitez-vous faire passer aux cadres/managers ?
Communiquez, communiquez, il en restera toujours quelque chose !
Communiquez avec les référentiels qui fixent des objectifs communs :
- Politique Qualité et Sécurité des Soins
- Projet de soins
- Projet d’établissement
- …
Mais aussi le manuel de certification HAS…
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Les petites confidences :
Livre(s) : Lecture plutôt professionnelle : En ce moment, les textes réglementaires, car ils sont nombreux, et souvent d’application dans peu de temps ! – Rapport du sénat : « L’impact des groupements hospitaliers sur les transferts d’activité entre établissement ». Nos deux sénateurs participent à cette commission.
Sports : Natation, vélo, marche
Loisirs : Partir avec ma famille à la découverte des splendeurs de notre archipel.
Musique : Particulièrement Patrick St Eloi, mais aussi Dissonance, Ralph Thamar, Jocelyne Béroard sans oublier le compas et bien d’autres !
Personnalité préférée : Léonard de Vinci
Plat préféré : Blaff de palourdes, salade de coffres grillés, mais j’aime découvrir de nouvelles saveurs !
Coup de cœur : Ma famille qui est ma FORCE
Dicton ou proverbe : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » (Socrate)
Parution : 13 juin 2021
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L’AMHG remercie :
Sainte-Anne Ambulance, Silver Santé Assistance,
HSSC – Hygiène Santé Caraïbes, Ambulance Les Acacias,
Patrick Ambulance, ainsi que le comité scientifique de l’AMHG.
Partenaires de l’AMHG : cadredesante.com, ANCIM, managersante.com, Solutio-Group, Revue hospitalière de France, Collectif formateurs en santé, chacari
cubtec.com (concepteur du site de l’AMHG)
Twitter : @AMHG_officiel – LinkedIn : Secrétariat AMHG
Site internet : AMHG – email : info@amh-guadeloupe.com
L’avenir dépend de ce que vous faites aujourd’hui. (Mahatma Gandhi)
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