Chaque semaine depuis 2020, l’AMHG vous invite à faire connaissance avec un cadre/manager hospitalier du secteur public ou privé de l’archipel guadeloupéen.
Aujourd’hui nous allons à la rencontre de,
Maryse CHRISTOPHE
Directrice des Achats et de la Logistique
Établissement Public de Santé Mentale de la Guadeloupe
1 – AMHG : Présentez-nous votre établissement
L’E.P.S.M de la Guadeloupe, né le 1er janvier 2018, regroupe les structures publiques de psychiatrie du département. L’EPSM de la Guadeloupe, gère 5 établissements :
- Un établissement sanitaire, l’EPSM de la Guadeloupe, stricto-sensu, avec 2 sites d’hospitalisation : Saint-Claude et Pointe-à-Pitre et 32 sites extrahospitaliers répartis sur l’ensemble du territoire.
- Quatre établissements médico-sociaux (EMS) : un Centre de Ressources en Autisme ; un Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie Généraliste (CSAPA-G) ; deux Centres d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP), l’un à Basse-Terre, l’autre à Pointe-à-Pitre.
- Depuis 2021, l’établissement assure aussi la gestion de la Maison des Adolescents (MDA) située aux Abymes et de ses antennes de Basse-Terre, du Moule de Pointe-Noire et bientôt de Saint-Martin.
Pour accomplir sa mission l’EPSM dispose de 456 lits et places, se décomposant pour les adultes en :
- 204 lits d’hospitalisation, 12 places d’accueil familial thérapeutique, 5 places d’appartement thérapeutique.
- 123 places d’hôpital de jour, 12 places d’hôpital de nuit, 20 places d’Atelier Thérapeutique.
- 13 Centres Médico-Psychologique (CMP) et 11 autres lieux de consultation, 7 centres d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), deux équipe mobile psychiatrie précarité (EMPP), une cellule d’urgence Médico-psychologique (CUMP), un réseau dépression, l’accueil des urgences psychiatriques, etc.
Pour les enfants et adolescents :
- 5 lits d’hospitalisation, 6 places d’accueil familial thérapeutique,
- 68 places d’hôpital de jour, 1 place d’hôpital de nuit,
- 7 CMP, des accueils thérapeutiques à temps partiel
Près de 1000 agents, tous corps de métiers confondus assurent le fonctionnement de l’établissement et permettent une prise en charge optimale des patients et l’accompagnement des usagers.
2 – AMHG : Quelle est votre fonction et votre parcours professionnel ?
Depuis Septembre 2018, j’occupe la fonction de Directeur Adjoint chargé des Achats et de la Logistique (DAL).
J’ai eu plusieurs vies professionnelles, mais c’est en l’an 2000 que commence ma carrière dans le milieu hospitalier.
J’intègre la dernière « petite » promotion d’étudiants en soins infirmiers de l’IFSI du CHU de la Guadeloupe (CHUG). Diplômée en 2003, j’exerce comme Infirmière en pédiatrie au CHUG pendant sept mois. En effet, ayant saisi l’opportunité de satisfaire aux épreuves du concours de Puéricultrice au cours de ma troisième année d’étude d’IDE, j’intègre, en 2004, la première promotion de l’Institut de Formation de Puéricultrice du CHU de Guadeloupe.
En 2005, je suis nommée dans le service de Réanimation Néonatale, dans lequel j’exerce jusqu’à mon départ pour l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) de Rennes.
Après une année de Cycle Préparatoire, et deux ans d’études qui me permettent de valider le diplôme de Directeur d’Établissement Sanitaire, Social et Médico-Social ainsi que le CAFDES (Certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale), une Licence Droit, Économie, Gestion, Option Administration Publique, un Master2 Analyse et Management des Établissements Sanitaires (AMES) Gestion des Services Hospitaliers et un Diplôme Européen de Santé Publique, je cherche à retourner dans mon département d’origine pour mettre mes compétences au service de mes compatriotes.
J’ai la chance en 2012 d’être recrutée en qualité de Directrice des Établissements Médico-Sociaux du Centre Hospitalier de Montéran devenu depuis EPSM de la Guadeloupe. J’ai eu à créer cette direction à mon arrivée au sein de l’établissement.
En 2018, le Directeur M Xavier BOUCHAUT, compte tenu du nouveau périmètre de l’établissement, crée la Direction des Achats et de la Logistique et me demande de la construire. Afin de mener à bien ma mission, je complète mes connaissances par l’obtention du Certificat des 100 heures de l’Achat en santé, avec comme intitulé : « Piloter la démarche et les ressources de la fonction achat à l’échelle territoriale ».
Mes missions de DAL se déclinent sur 2 pôles :
- Pour les Achats : assurer la gestion économique et financière, par le suivi des marchés, la passation des commandes et le mandatement des factures ;
- Pour la Logistique : organiser les flux pour assurer l’approvisionnement des différents services et structures sur l’ensemble du territoire de Guadeloupe en matière de restauration, de fournitures et matériels, de linges (plats et tenues professionnelles), mais aussi mettre en œuvre les circuits de transport et le nettoyage et l’hygiène de l’environnement.
3 – AMHG : Quelle est votre conception managériale ?
Je crois que la meilleure définition de ma conception managériale est : « Manager en efficacité et en humanité ». Ces deux pendants mettent, pour moi, en exergue l’obligation de résultats liée à ma fonction mais aussi l’attention que je porte aux équipes placées sous ma responsabilité.
Si la dimension participative est importante, avec une réelle délégation aux responsables des services, elle s’accompagne du contrôle des actions menées (la réglementation étant au cœur des organisations), et si nécessaire de directives fermes qui s’imposent à tous.
La stratégie et l’anticipation sont essentielles, car elles permettent de prévenir les dysfonctionnements ou de résoudre les problèmes quand ils surviennent.
3 – AMHG : Comment collaborez-vous avec les managers de votre établissement et ceux du territoire ?
Je pense avoir répondu en partie à la question pour la question de « mon » équipe. Avec les cadres de santé, j’essaie d’instaurer une relation de confiance, qui passe entre autres par la mise en place de procédures et de circuits clairs ; ce qui ouvre à la discussion et à la communication.
L’équipe de Directeurs étant restreinte à l’EPSM-G la collaboration s’en trouve facilitée.
4 – AMHG : Comment imaginez-vous le management de demain ?
Chaque membre de l’équipe doit être responsabilisée dans sa fonction. Le management, qu’il soit de proximité ou stratégique, doit prendre en compte cette dimension. On revient ici à la formule « Manager en efficacité et en humanité ».
5 – AMHG : Quelle est votre conception du « prendre soin » ?
Je m’inscris complètement dans le « prendre soin » de Walter HESBEEN qui m’a été offert à l’obtention de mon diplôme infirmier et qui m’a servi de guide lors de mes années de pratique infirmière. Je suis à l’écoute du patient même âgé de quelques heures (mon expérience professionnelle passée en réa-néo-natale) mais encore aujourd’hui, car à l’EPSM-G le patient est considéré comme un citoyen à part entière. De ce fait, les « administratifs » leur portent une attention particulière.
6 – AMHG : Vous faites partie de notre Comité scientifique avec d’autres managers et intellectuels du territoire, pouvez-vous partager cette expérience avec nos lecteurs ?
Je trouve cette idée géniale et enrichissante. Les membres du comité scientifique forment une vraie équipe pluridisciplinaire avec des univers et des pratiques multiples. Pourtant je trouve que nous avons réussi à créer une vraie symbiose dans le respect de nos différences. Les sujets sont étudiés en toute objectivité et abordés sous différents angles, ce qui pour moi est la source de notre reconnaissance et de notre visibilité. Le respect entre les membres et leur complicité créent une véritable alchimie.
7 – AMHG : Vous êtes très sensible au positionnement et à la compétence du cadre/manager hospitalier, quel message souhaitez-vous leurs faire passer ?
Nous choisissons d’être des cadres. Il convient aujourd’hui d’arrêter les faux semblants et la langue de bois. L’organisation et l’efficience du système hospitalier dans notre territoire sont fortement liés à notre capacité à repenser nos coopérations.
Que l’on soit médecin, directeur, cadre supérieur ou de proximité, de nos collaborations dépend la réponse aux besoins de la population en matière de santé. Alors profitons des opportunités de refonte pour proposer aux autorités de tutelle une organisation qui fasse référence. L’AMHG peut être un vecteur des réflexions à mener et fonder nos futures propositions.
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Les petites confidences :
Livre : La Bible, chaque lecture nous ouvre des horizons nouveaux.
Sport : Joker, j’aime la marche mais…
Loisir(s) : les sorties familiales en nature et le chant choral.
Musique(s) : toutes les musiques, elles correspondent à différentes humeurs.
Personnalité(s) préférée(s) : toutes celles qui symbolisent la recherche de la paix avec un coup de cœur pour Martin Luther KING.
Plat(s) préféré(s) : Plusieurs de la gastronomie antillaise : dombrés, matété, tripes et poyos mais aussi les moules/frites du Nord.
Coup de cœur : Le film TENOR ; il démontre que nous avons tous des compétences cachées.
Dicton et/ou proverbe : Lè bèf vé pa ranté an bwa i toujou ka di konn a’y two long (Quand on ne veut pas, tous les prétextes sont bons). Bèf a plizyè mèt ka mò an savann (Quand il n’y a pas de coordination, le travail n’est pas réalisé. L’image du bœuf qui meurt de faim car chacun des propriétaires pense que l’autre l’a nourri).
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L’AMHG remercie chaleureusement madame Maryse CHRISTOPHE pour sa contribution.
Parution : 22 mai 2022
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Cliquez sur l’image. Jean-Luc STANISLAS (Interview ouvrage “Innovations & management des structures de santé en France”)
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Article : cadredesante.com
Deux associations s’unissent pour organiser une journée spéciale bien-être pour les cadres de santé, par Dominique Combarnous
L’ANCIM et SPS ont organisé conjointement, le 11 mai 2022, un événement centré sur le bienêtre des cadres de santé. Il y a été question de médiation, de forme physique, d’humour, de communication non violente, et autres concepts qui sont sensés améliorer la vie professionnelle de ces managers de santé très souvent en souffrance et au bord du burn out. Une journée à renouveler sans modération…
Le 11 mai 2022, l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) et l’Association Nationale des Cadres de Santé (ANCIM), ont accueilli pour la journée, à la maison des soignants à Paris XVIème, des cadres de santé qui ont souhaité se ressourcer. Lire la suite
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Article : cadredesante.com
Salon infirmier : le « ré-enchantement de la profession, une urgente nécessité », par Susie Bourquin
« Ré-enchanter la profession infirmière », tel est le défi lancé par cette 35e édition du Salon Infirmier ces 17, 18 et 19 mai à Paris. Trois jours de rencontres, d’échanges et de retours d’expériences pour apprendre et surmonter, dessiner un avenir meilleur et ranimer la flamme d’un métier en souffrance.
« Ce salon c’est un lieu d’expériences, de pluralité des expertises, des acteurs, des parcours en soins infirmiers, quel que soit le lieu ou le secteur d’exercice » entame ainsi Patrick Chamboredon dans son allocution d’ouverture, ce mardi 17 mai, bataillant avec quelques problèmes de larsen. Soulignant « une occasion de rencontres uniques avec les acteurs de l’hôpital, institutionnels, les associations, partenaires publics et privés », le président de l’Ordre international des infirmiers en profite pour appeler ses pairs, « très applaudis pendant la crise du Covid », à garder « de la fierté » pour leur métier. Lire la suite
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Article : cadredesante.com
Gentille infirmière, es-tu reconnue à ta juste valeur au regard de ton histoire ? par Raymond Monjole
Alors que, comme l’ensemble des professions paramédicale, le métier infirmier souffre d’un manque de reconnaissance, et pour marquer cette Journée internationale de l’Infirmière en ce 12 mai, le texte qui suit, élaboré par Raymond Monjole, Cadre Supérieur de Santé à la retraite et Conseiller scientifique paramédical à La Réunion, devrait être diffusé dans toutes les écoles de France et de Navarre. Il retrace l’histoire des personnels infirmiers depuis Florence Nightingale et est étayé par de multiples références bibliographiques.
Hier soumise et docile tu as servi Dieu et les hommes par amour et vocation.
Tu ne comptes pas tes heures bénévoles, offertes au prix bas, plus tard. La survenue de la laïcité a désacralisé ta mission, pour la confier à des femmes ordinaires, que tu as aussi formées, sous la bannière de La République et à laquelle tu t’es ralliée depuis bien longtemps [1] . Tu échappes alors à la soumission déiste, pour être placée, sous l’autorité du médecin, qui fait de toi une auxiliaire exécutante, disposant de ton abnégation.
Pour contribuer à la naissance et l’évolution de ce métier, des pionnières [2] surviennent sous toutes les latitudes : en Crimée, en Angleterre, en Amérique, au Canada, en Suisse, en France hexagonale et à La Réunion. Les femmes, en l’occurrence, deviennent des figures emblématiques professionnelles. Elles créent des équipes soignantes, assistent les malades, soulagent les souffrances, pansent les blessures, bâtissent des écoles, éduquent, forment, théorisent le soin et contribuent avec ardeur à l’amélioration de la situation des femmes soignantes liée à l’Histoire de la femme tout simplement. Cette naissance et mutation de tes activités en profession ne semblent pas suffire pour que tu sois reconnue à ta juste valeur. Lire la suite
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Article : Managersante.com
Mobilité et qualité des soins, quels défis pour la gouvernance clinique ? Thérèse PSIUK et Elisabeth CRETEUR développent cette approche (Partie 1/2)
La crise sanitaire que nous avons traversé est sans précédent de par son intensité, sa durée et surtout l’imprévisibilité. Les établissements de santé ont dû s’adapter tant dans la gestion des prises en charge des patients que dans la gestion du personnel soignant.
Le déclenchement du plan blanc à plusieurs reprises a permis de mobiliser immédiatement les moyens humains dont disposait l’établissement pour faire face à cette situation exceptionnelle. La cellule de crise de l’établissement a pu transférer du personnel d’un service à l’autre, mais également décider de rappeler le personnel absent ou en congés ; cependant le plan blanc n’a pas été créé pour une durée aussi longue, puisqu’il est la réponse à une crise sanitaire exceptionnelle ou à une activité accrue ponctuelle. Lire la suite
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Article : Managersante.com
Pourquoi soutenir la démarche créative et innovante au sein de nos établissements de santé ? Alexis BATAILLE nous livre ses réflexions.
L’innovation est au cœur de l’actualité. Plus que jamais le goût du jour est nimbé d’une aura de nouveauté et d’un profond désir de transformer les choses à vitesse grand V. Il y a eu en son temps une faste période de « trente glorieuses », en 2022, il semble que nous entrons une nouvelle fois dans une nouvelle décade de progrès.
En particulier dans le domaine de la santé, cette recherche perpétuelle de transformation positive des supports de prises en soins, qui promeut in fine l’amélioration de la qualité de ces dites activités, nous permet de mieux prendre en compte l’émergence de nouveaux besoins en matière de processus de prise en charge mais également dans l’élaboration des parcours de soins dont la pertinence est sans nul doute un enjeu polymorphe, global, pour notre système de santé, tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Lire la suite
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Article : Managersante.com
Comment 20 ans après la loi Kouchner, l’éthique du numérique rejoint l’éthique médicale ? Le Docteur Pierre SIMON nous explique.
Nous venons de fêter le 4 mars 2022 les 20 ans de la loi Kouchner. Cette loi apporta à la pratique médicale une réflexion éthique nouvelle que l’on pourrait résumer dans la phrase suivante : « si la santé est une situation de bien-être physique, mental et social à laquelle toute personne a le droit de prétendre, les professionnels de santé, en particulier les médecins, doivent avoir un comportement éthique vis à vis de toute personne qui demande un accompagnement de sa santé, c’est-à-dire agir avec bienfaisance, sans malfaisance, en respectant l’autonomie de la personne et en assurant l’équité dans l’accès aux soins ». (Conclusion du mémoire de master D.E.S.S. Droit, Santé, Ethique, consacré à l’impact de la loi Kouchner sur la pratique médicale hospitalière, 10 septembre 2002, Faculté de Droit et de Science Politique, Rennes I). C’est l’éthique médicale du 21ème siècle dont les principes sont rappelés dans le Code de déontologie médicale.
L’implication du numérique dans les pratiques professionnelles modifie-t-elle l’éthique médicale ? Existe-t-il une éthique du numérique qui viendrait enrichir l’éthique médicale ? Autrement dit, le « bien agir » du numérique en santé est-il toujours compatible avec le « bien agir » du médecin, en particulier lorsqu’il utilise des solutions qui lui permettent une pratique à distance ? C’est l’objet de ce nouveau billet, lequel s’inspire des derniers rapports de la HAS sur la classification des solutions numériques, mis en ligne le 17 février 2021, et sur le rapport d’analyse 2019 sur le numérique, évolution ou révolution :
L’AMHG remercie :
Sainte-Anne Ambulance, Silver Santé Assistance,
HSSC – Hygiène Santé Caraïbes, Ambulance Les Acacias,
Patrick Ambulance, ainsi que le comité scientifique de l’AMHG.
Partenaires de l’AMHG : cadredesante.com, ANCIM, managersante.com, Solutio-Group, Revue hospitalière de France, Collectif formateurs en santé, chacari, Groupe PSIH, Kaz’Up (La Réunion et Mayotte)
cubtec.com (concepteur du site de l’AMHG)
Twitter : @AMHG_officiel – LinkedIn : Secrétariat AMHG
Site internet : AMHG – emails : info@amh-guadeloupe.com ou sec.amhg@gmail.com
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«Tout est possible à qui rêve. Ose, travaille et n’abandonne jamais» (Xavier Dolan)