Retour d’expérience de Charles Maurice – Conférence Débat du 10 Février 2020

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Préambule

Le lundi 10 février 2020, j’ai eu l’avantage de participer à la conférence débat organisée par l’Association des Managers Hospitaliers de la Guadeloupe. Le questionnement posé était le suivant : « Comment faire son colibri en tant que manager ? »
L’interconnexion posée par la thématique m’a semblé originale et pertinente dans la mesure où elle associait un oiseau de la famille des trochilidés couramment appelé colibri ou oiseau mouche à cause de sa petite taille et de ses battements d’ailes rapides au rôle du manager.

La question directrice

L’animal totem du colibri selon l’article tiré de www.animal-totem  symbolise la joie de vivre et la légèreté de l’être…Cet oiseau fascinant est capable des exploits les plus étonnants malgré sa petite taille, tel que parcourir de grandes distances ou d’être capable de voler à reculons.
Selon mes souvenirs il a été question de la fable du colibri qui est une légende amérindienne. Que dit-elle ?
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient le désastre qui s’étendait sous leurs yeux. Seul le petit colibri s’activait allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation qui lui semblait dérisoire, lui dit :
« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « je le sais, mais je fais ma part. »

Thèse

La légende  nous intéresse  particulièrement  en tant que manager car elle symbolise l’importance de chaque geste et action, même dans une cause qui nous dépasse. « La part du colibri » symbolise l’engagement que nous prenons ensemble en tant que manager à faire notre part en donnant le maximum à notre niveau. Alors nous pourrons faire évoluer les choses.
Pour ma part, l’organisation, les outils existants, la recherche de la satisfaction du patient tout en préservant la qualité du travail qui est un catalyseur puissant doivent nous permettre de tendre vers la performance et par conséquent vers la qualité des soins.

Depuis de nombreuses années et selon une planification nationale établie, les établissements doivent réaliser leur certification. Selon moi, les outils élaborés pour respecter les critères de toutes les thématiques nous donnent la guidance pour réaliser notre part, pour faire de notre mieux.

L’ossature de la certification repose sur la mise en place de « processus ».
« Un processus », je le rappelle, est un mot d’origine latine qui signifie « progrès, progression » et qui désigne une suite continue et organisée de faits, d’actions contrôlés, réguliers dans leur déroulement en vue de tendre vers un résultat déterminé. La définition des processus nous contraint à suivre un cheminement encadré par la roue de DEMING.

La démarche qui s’appuie sur cette roue de DEMING nous permet d’améliorer l’organisation de nos établissements, de répondre aux exigences implicites et explicites présentes et à venir.
Je pense également qu’elle donne du sens à notre action et nous permet de faire partager la vision de l’établissement à travers les documents (tel le projet d’établissement avec toutes ses composantes …) que nous élaborons.  Ces documents visent à rassurer les acteurs sur la pérennité de l’institution et à définir les règles du jeu.
Donner du sens à notre engagement et à l’engagement de nos  collaborateurs c’est la petite goutte d’eau nécessaire pour renforcer la cohésion.
Au fil des ans, aux contraintes existantes s’ajoutent de nouveaux défis tels : le développement durable, la qualité de vie au travail, l’environnement, allongeant ainsi la liste de nos obligations.

Enjeu

L’enjeu est important car il s’agit de partager un projet et les objectifs qui lui sont associés. Tout cela nécessite de l’organisation et quoi de mieux que d’utiliser ce que nous avons déjà avant d’en créer d’autres. Nous avons la possibilité d’utiliser un levier puissant qu’est l’utilisation des processus afin de réussir notre démarche.
Toutefois, la personnalité de l’individu, les moyens qui lui sont alloués, les enjeux de pouvoir des uns et des autres interférent dans sa gestion et peuvent contribuer à détériorer un environnement comme peut le faire un incendie. C’est alors que le manager est appelé à imiter le colibri : faire sa part et inciter les membres de son équipe à faire de même.

Conclusion

La problématique soulevée par la conférence débat permet une appropriation collective des questionnements auxquels les managers doivent faire face. Selon moi, une des voies pour réaliser son management est de tracer sa ligne de conduite en ayant constamment à l’esprit le respect de l’individu, le patient, la chasse à la subjectivité, la recherche de l’équité dans le respect des droits de chacun. Avec de tels atouts, la mise en place des processus devrait permettre de rationaliser les organisations, les fonctionnements, de définir les responsabilités, de réaliser les évaluations avec objectivité et d’exercer les contrôles.

Charles MAURICE
Directeur des Ressources Humaines
Centre Hospitalier Sainte-Marie, Marie-Galante

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